Qu’est-ce que le prix-Maria-Barile
Le prix Maria-Barile a vu le jour en 2016 et est remis aux deux ans depuis ce moment. Les critères qui guident le choix des récipiendaires sont basés sur les valeurs dont Maria était le parfait exemple.
![Portrait de Maria Barile](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/Prix-Maria-Barile.jpg)
Le prix Maria-Barile est décerné à une femme ou à un groupe de femmes militant·e·s ayant eu ou ayant un apport social significatif en véhiculant des valeurs féministes et travaillant pour l’amélioration des conditions de vie des femmes en situation de handicap.
Qui était Maria Barile ? (1953-2013)
Maria Barile était une femme extraordinaire qui a défendu les droits des personnes en situation de handicap au Canada pendant plus de 30 ans. Elle était une cheffe de file dans le mouvement de défense des droits des femmes en situation de handicap.
Après avoir obtenu un diplôme du collège Dawson, où elle a mis sur pied le premier groupe de soutien pour les étudiant·e·s en situation de handicap, elle veut poursuivre ses études à l’Université McGill. Forte de sa confiance en ses capacités, elle a dû convaincre les administrateurs de l’Université que ni une déficience auditive, ni un trouble neurologique n’allaient l’empêcher d’atteindre son but, devenir bachelière.
À la suite de l’obtention de son titre de bachelière avec une mention de première de classe, elle s’inscrit à la maîtrise en sciences sociales toujours à l’Université McGill où elle rédige son mémoire sur la double oppression que vivent les femmes en situation de handicap : soit le genre et le handicap. Son mémoire donne lieu à la publication du livre : Women with disabilities define system-based discrimination en 1993.
Au moment de son décès, elle complétait une seconde maîtrise en design inclusif à l’Université de Salford au Royaume-Uni. L’institution lui a d’ailleurs décerné un diplôme posthume.
En 1985, forte de ses années d’expérience comme intervenante communautaire auprès des femmes handicapées, elle fonde, avec 16 autres femmes, le Réseau des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH CANADA). À peine un an plus tard, elle se joint à quatre femmes en situation de handicap pour fonder Action des femmes handicapées (Montréal). En s’impliquant dans la fondation de ces organismes, elle laisse un héritage rempli d’espoir. En effet, elle croyait profondément que les femmes en situation de handicap pouvaient prendre la place qui leur revenait dans la société. C’est durant ses études en études féminines à l’Université McGill (En 1985, ce champ d’étude ne s’appelait pas encore études féministes.) que Maria a compris que les femmes handicapées avaient des problèmes qui n’étaient pas abordés par le mouvement féministe.
Dans les années 1980, elle a travaillé comme conseillère en emploi pour les personnes handicapées à L’ÉTAPE. À la même époque, elle offre des ateliers sur les questions entourant le validisme (le terme utilisé aujourd’hui est capacitisme) et le handicap.
Passionnée et audacieuse, Maria est descendue dans la rue en 1988 pour dénoncer l’inaccessibilité du métro de Montréal avec plusieurs autres militant e·s américain.e·s, alors que d’autres groupes de personnes handicapées restaient silencieux par peur de perdre les acquis qu’ils avaient obtenus.
Dans les décennies 1990 et 2000, elle a fait des intervient à diverses commissions sur les méthodes contraceptives, la violence et d’autres problèmes pour faire connaître comment ces réalités touchent les femmes handicpées. Ainsi, elle plaide pour l’amélioration de l’accès au système de santé et aux refuges pour les femmes victimes de violence pour les femmes en situation de handicap.
Elle a également cofondé et codirigé le réseau ADAPTECH, un laboratoire de recherche sur les technologies adaptatives et l’enseignement postsecondaire, où elle a été l’une des chercheuses les plus actives. Elle a par la suite cofondé ÉcoACCESS, sa propre entreprise de conseils axée sur l’accessibilité universelle et le développement durable.
Maria Barile a passé sa vie à aider les autres. C’est un honneur pour l’équipe d’AFH d’honorer sa mémoire en poursuivant sa mission.
Veuillez noter que l’utilisation du terme personnes/femmes handicapées est le reflet de l’époque. AFH préconise maintenant l’emploi du teme femme en situation de handicap.
![Maria Barile, féministe et activiste handicapée, en état d’arrestation lors d’une manifestation pacifiste pour l’accessibilité du métro de Montréal en 1988. Maria est](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/Maria-Barile-feministe-et-activiste-handicapee-en-etat-darrestation-lors-dune-manifestation-pacifiste-pour-laccessibilite-du-metro-de-Montreal-en-1988.-Maria-est-207x300.jpg)
Les récipiendaires
2016 - Wassyla Hadjabi
Première récipiendaire du Prix Maria-Barile, Wassyla Hadjabi a été la présidente d’AFHM (Nom de l’organisme à l’époque. C’est en 2022 que l’organisme adopte son nom actuel Action femme et handicap.).
Son engagement envers les femmes en situation de handicap est notable alors qu’elle devient présidente d’Action Femmes et handicap (Montréal) dès 2006, alors que cela fait seulement 6 ans qu’elle est en sol canadien et fait encore face à plusieurs défis comme nouvelle arrivante. C’est sa mentore, Maria Barile qui l’encourage à s’impliquer à AFH. Elle suit les traces de Maria et affirme que les femmes handicapées rencontrent les mêmes problématiques que l’ensemble des femmes. Elle développe davantage la notion d’intersectionnalité et l’ancre dans le discours de l’organisme. Elle partage avec Maria les valeurs de solidarité, d’entraide, et respect de la dignité humaine. Féministe comme sa mentore, elle croit fermement que les femmes handicapées doivent développer leur « empowerment » individuel et collectif pour atteindre une participation sociale pleine et entière.
Ce qui frappe chez Wassyla, c’est l’intensité ainsi que la passion avec lesquelles elle s’engage. Elle s’y donne corps et âme. Sa contribution à AFHM est inestimable!
Wassyla est une gestionnaire hors pair et collabore au développement de l’autonomie et de l’estime de soi des femmes handicapées. De plus, elle n’hésite pas à les aider individuellement lorsque nécessaire. Sa sensibilité l’amène à aider les autres, peu importe l’endroit où elle les rencontre. AFHM a pu ainsi profiter de ses capacités en relation d’aide.
Ses talents de gestionnaire l’amènent à s’engager dans différents organismes locaux, régionaux, provinciaux et pancanadiens. Ainsi, Wassyla occupe des fonctions à plusieurs conseils d’administration et comités afin de faire reconnaître les besoins et la réalité spécifique des femmes en situation de handicap tant dans le milieu des personnes handicapées que dans celui des femmes.
Wassyla développe la conviction profonde que les Québécoises en situation de handicap doivent être outillées dans la défense de leurs droits. C’est avec assurance qu’en 2010 elle fonde, avec d’autres femmes, l’Alliance des femmes handicapées du Québec (AFHQ). La mission de cet organisme est de donner une voix aux femmes qui habitent tant dans les milieux ruraux qu’urbains.
Wassyla Hadjabi, femme passionnée, libre et autonome, nous avons voulu lui donner ce premier prix Maria-Barile afin de reconnaître ses nombreuses années d’engagement au sein d’AFHM et auprès des femmes handicapées.
![Wassyla Hadjabi montrant le prix](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/Wassyla-Hadjabi-montrant-le-prix-300x225.jpg)
2018 - Lise Gervais
Lise est une grande dame de l’action communautaire autonome, mais aussi du mouvement féministe au Québec. Elle a dédié une grande partie de sa vie au développement du pouvoir d’agir des travailleur·euse·s, bénévoles qui œuvrent dans les organismes communautaires. Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir bénéficié de ses talents d’animatrice, de formatrice, d’accompagnatrice, de chercheuse et de coordonnatrice.
Lise a œuvré au sein d’organismes tels que le Regroupement des maisons de jeunes du Québec et le Centre de formation populaire. Pour nous, c’est avant tout une membre de l’équipe de Relais-femmes.
Nous connaissons ses grandes capacités à être à l’écoute d’autrui, à saisir les enjeux du milieu communautaire et des femmes et à chercher des solutions pour résoudre ces problématiques. Nous saluons son énergie et son engagement pour que les organismes communautaires et les groupes de femmes se dotent d’un véritable régime de retraite pour leurs travailleur·euse·s.
Ses collègues et collaboratrices vous diront, d’une part, que ce qui anime Lise depuis toujours, c’est la démocratie et la place réservée aux personnes dans cette démocratie. Lise veut donner aux femmes les meilleurs outils pour qu’elles prennent leur place, pour qu’elles fassent entendre leur voix et pour qu’elles agissent collectivement. Ce pouvoir d’agir doit appartenir à toutes les personnes, particulièrement celles qui sont souvent marginalisées.
Ainsi, au fil des ans, plusieurs groupes de personnes en situation de handicap ont reçu l’aide de Lise dans leur quête d’une meilleure gouvernance pour leurs organisations.
![Lise Gervais avec plaque crédits photos Lise Dugas.](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/Lise-Gervais.jpg)
2018 - Laure Frappier (remise posthume)
Il y a différentes façons de contribuer à la cause des femmes en situation de handicap. On peut faire de la défense collective des droits. On peut porter assistance à ces femmes de façon individuelle. On peut aussi, en tant que femme en situation de handicap, s’investir si fort dans sa propre quête d’autonomie qu’on en devient un exemple pour les autres. Laure Frappier a suivi ces trois voies et a réussi remarquablement dans chacune. Nous sommes redevables à Laure pour sa participation dans nos actions collectives.
Féministe assumée, elle est titulaire d’un baccalauréat en intervention psychosociale et études féministes auquel elle s’est inscrite après avoir perdu la vue, Laure s’est impliquée à Action des femmes handicapées (Montréal) . Elle a siégé au conseil d’administration pendant plusieurs années. Elle s’est impliquée à fond dans tous les projets. Elle était une porte-parole hors pair et une excellente animatrice. Elle a agi comme maîtresse de cérémonie à plusieurs événements, dont le colloque du 25e anniversaire d’AFHM.
Pour répondre aux besoins criants des femmes de sa municipalité, Varennes, elle fonde Contact’L, un organisme qui regroupe des femmes de toutes les générations et qui a un solide comité de femmes handicapées.
Elle a beaucoup œuvré pour l’important dossier de la violence faite aux femmes, particulièrement la violence conjugale. Elle a réussi à aborder cette problématique de front en travaillant avec les responsables de sa municipalité pour s’assurer que les femmes aient accès à du soutien et de l’accompagnement.
Laure a fait beaucoup de travail d’accompagnement psychosocial auprès des femmes. À AFHM, elle était une constante source d’encouragement pour les membres, les travailleuses et ses collègues du conseil d’administration.
Laure est un bel exemple de persévérance. Ayant perdu la vue à 47 ans, elle a vécu ce deuil et a su aller chercher de l’aide afin de réorienter sa vie.
C’était important pour Laure de partager son expérience et les trucs qu’elle avait développés . Elle comprenait l’aide que cela pouvait apporter à ses paires afin qu’elles comprennent qu’elles ne sont pas seules.
![](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/Laure-Frappier-1951-2017-300x278.jpg)
2022 - Louise Blouin
Une femme qui prend le temps de s’instruire sur les faits, qui respecte le processus démocratique, qui considère avec empathie les besoins des membres de l’équipe, qui tient compte des nuances, qui connait les étapes à franchir pour réaliser un projet, qui y travaille méthodiquement et, surtout, qui passe beaucoup, beaucoup, beaucoup d’heures à faire tout ça. Toutes ces qualités, c’est le cadeau que Louise Blouin a fait à AFHM et aux femmes en situation de handicap de notre région pendant les huit années où elle a été membre du conseil d’administration de notre organisation, dont quatre à la présidence. Sans compter son apport inestimable et continu comme bénévole et source d’informations et d’Histoires.
Grâce à ses compétences et son dévouement, Louise a amené AFHM en 2013 à redevenir un organisme fonctionnel, respecté par ses partenaires et ayant un discours cohérent que les fonctionnaires, politiciennes et politiciens sont intéressé.e.s à écouter. Louise a grandement contribué à mieux faire entendre notre voix.
Il n’y a pas eu qu’AFHM dans la vie de Louise Blouin. D’abord détentrice d’une maitrise en géographie historique, Louise a ensuite décidé de faire un certificat en rédaction. Les obstacles à l’emploi étant nombreux pour les personnes en situation de handicap, elle a choisi de devenir travailleuse autonome, offrant, avec la compétence qu’on lui connaît, des services de rédaction, de soutien à la rédaction, de révision linguistique et de recherche.
Elle a travaillé pour plusieurs organismes par et pour les personnes en situation de handicap avec pour résultat un enrichissement mutuel sur des sujets aussi variés que les besoins des usagers des centres de réadaptation, l’éducation, l’emploi, l’habitation, l’histoire et le mouvement à la vie autonome. Depuis 2018, Louise est impliquée au CA de la Coop du Gorille, la coopérative d’habitation dont elle est membre.
![Louise Blouin avec son prix](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/Louise-Blouin-avec-son-prix-243x300.jpg)
2022 - Deborah Kennard (remise posthume)
Deborah nous a déjà dit en souriant que cela lui a pris un peu de temps à s’associer au mot féminisme. Ce qui l’intéressait avant tout, c’était de travailler à l’inclusion et l’accès à une vie autonome pour toutes et tous. Bien que le mot « féminisme » nous soit cher à AFHM, nous reconnaissons que les actes comptent beaucoup plus que les mots. Et Deborah a agi, sans relâche, pour l’inclusion et l’autonomie des femmes et des hommes en situation de handicap pendant plus de quarante ans.
Ayant fait des études en sciences humaines et psychologie, son implication sociale remarquable inclut dix-huit années au conseil d’administration de Vie autonome – Montréal, où elle a été présidente presque sans interruption, de la fondation de l’organisme en 2001 jusqu’à son décès en 2019. Outre cet engagement, elle a été élue administratrice de DéPhy Montréal en juin 2011 et elle a été trésorière, pendant 22 ans, de l’Association de locataires de l’Esplanade II inc. Elle a également été présidente du comité des usagers de l’Hôpital thoracique de Montréal pendant plusieurs années et membre du comité des usagers du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau. En 2002, elle a reçu le Prix du consommateur par excellence de Vie autonome Canada, entre autres, pour sa contribution bénévole au mouvement de la vie autonome au Canada.
Deborah a été membre du conseil d’administration d’AFHM pendant sept ans, assumant, en grande partie, le rôle de trésorière. Elle a aidé notre organisation à relever de grands défis.
Elle avait à cœur la quête constante de solutions afin que l’organisme se consolide et se développe. Deborah était une femme de vision tournée sur la recherche de solutions viables pour toutes les causes qu’elle défendait. C’est ainsi qu’en 2018, elle s’est jointe, comme administratrice, à Coop Assist, un organisme qui prône un réel accompagnement pour les personnes en situation de handicap non seulement dans leur vie quotidienne et domestique, mais également dans leurs rôles de travailleur.euse.s, de bénévoles, de parents et de citoyen.ne.s.
![](https://actionfh.ca/wp-content/uploads/2024/09/deborah-kennard-300x200.webp)
2024 - Dominique Marsan
Dominique est une digne héritière de Maria Barile par son dévouement, son énergie, sa persistance, ses compétences et son leadership. Depuis 1995, elle lutte pour la pleine participation sociale des personnes en situation de handicap, hommes et femme. Ce qui l’a motivée, dès le départ, est sa quête de justice.
En plus d’Action Femmes et handicap dans laquelle elle s’implique depuis plus de 10 ans, Dominique s’est engagée au sein de plusieurs organisations ou instances, telles que l’Alpha, le RUTA Montréal, la Table transport et Ex aequo. D’ailleurs, elle a été présidente de cet organisme durant quelques années.
Nous connaissons bien son aisance à communiquer et à mobiliser ses pairˑeˑs. Mais il est important de dire que, derrière cette grande personnalité, se trouve une maîtrise profonde des enjeux touchant les femmes et les hommes en situation de handicap et une grande capacité à les analyser.
Dominique a bien utilisé ses connaissances acquises lors de ses études en travail social, en radiologie et en gérontologie, notamment au sein du comité d’admission du transport adapté et en tant qu’intervenante psycho-sociale à l’Alpha. Pour elle, il faut toujours regarder la situation de chaque personne avec nuance et tenir compte, selon le cas, des facteurs physiologiques, sociaux et politiques.
Animée encore une fois par son sens de la justice, Dominique a toujours insisté qu’il ne fallait pas seulement exiger l’équité de la part du gouvernement, des institutions et des entreprises, mais aussi au sein de notre organisme. Pour elle, AFH devait être un espace où aucun acte violent n’est toléré et où les femmes pouvaient se sentir en confiance, acceptées et respectées. Avec son aide, nous avons fait de grands pas en ce sens.
En 2002, Dominique a vécu une réduction significative de sa mobilité. Depuis lors, elle se bat pour de meilleurs services, pour une vie décente et pour l’inclusion. Elle a refusé la vie en CHSLD qu’on lui proposait, elle s’est jointe à une coopérative d’habitation, elle sensibilise tous les jours les professionnel·le·s de la santé aux besoins des femmes en situation de handicap.
Chaque fois que Dominique fait tomber une barrière, c’est une autre porte ouverte pour les femmes qui la suivront.
2024 - Linda-Marie Blais
Linda Marie a déjà dit qu’elle était tombée dans la potion du militantisme lorsqu’elle était enfant. Ainsi, elle a conscience très jeune des injustices.
Une femme d’exception, Linda Marie Blais est un modèle. Diplômée en haute couture, Linda Marie créait des vêtements pour les femmes en situation de handicap de son temps. Au début des années 1980, travailler pour ces femmes équivalait, aux yeux de la société, à s’occuper.
Cette absence de considération, la pousse au début des années 1980, à participer à la création du collectif femmes et handicaps à Québec. Ce groupe obtient quelques subventions pour différentes recherches sur les femmes en situation de handicap et elle agit régulièrement comme coordonnatrice des projets de recherche.
Maria Barile vient d’ailleurs rencontrer ce collectif de femmes à Québec avant de fonder AFHM.
Linda Marie gardera des liens privilégiés avec Maria jusqu’au décès de celle- ci en 2013. Le collectif femmes et handicaps résonne encore aujourd’hui par la pertinence des enjeux soulevés et malheureusement encore d’actualité. Sexualité, violence conjugale, maternité, travail, autant de thèmes qui font encore débat aujourd’hui.
En 1985, elle participe à la Conférence de Nairobi pour la fin de la décennie des femmes. Là-bas, elle crée des liens de solidarité avec des femmes en situation de handicap de partout dans le monde. Même après la fin du Collectif, Linda Marie n’a jamais cessé de militer pour l’accessibilité des activités des groupes de femmes et la prise en compte des droits des femmes en situation de handicap par le mouvement féministe.
En 2015, elle crée une page Facebook afin pour mobiliser les femmes en situation de handicap à participer à la Marche mondiale des femmes, dont les activités nationales culmineront par un événement à Trois-Rivières.
Au cours des dernières années, à la faveur d’une réorientation de carrière, elle s’implique à l’Association québécoise de la douleur chronique. Ses expertises dans le milieu communautaire et en animation font d’elle une ressource essentielle. En effet, elle a participé à la mise sur pied de groupes d’entraide pour les gens ayant de la douleur chronique partout au Québec. En tant que membre et de membre du conseil d’administration de l’Association, elle participe à des études, des colloques, des conférences et a bénéficié d’outils pour adapter son mode de vie à la réalité d’une personne vivant avec des douleurs chroniques. Après ce passage obligé, elle a pu reconnecter avec sa passion ; l’animation de groupes d’entraides
La pandémie, et cette nouvelle réalité virtuelle, imposée, ne l’ont pas arrêtée, elle apprend à utiliser les nouveaux outils de communication virtuelle et 16 groupes d’entraide sont créés grâce à son travail acharné. Elle s’est donnée pour mission d’outiller les personnes qui se sont retrouvées du jour au lendemain abandonnées par le système de santé en arrêt pandémique. Ces groupes ont permis à ces personnes de sortir de l’isolement.
C’est maintenant comme formatrice à Kéroul, qu’elle continue sans relâche à se dépasser pour la cause des personnes en situation de handicap.
Linda Marie n’est pas qu’une militante, elle est une aussi amoureuse de SA ville, Québec, et de sa vie culturelle. Elle contribue au développement de l’accessibilité universelle de la capitale nationale et donne son temps bénévolement au Carnaval ainsi qu’au Festival d’été.
Consciente du monde qui l’entoure, Linda Marie Blais veut et est reconnue comme une guerrière !
AFH a cru logique, cette année, de décerner le Prix Maria-Barile à une militante de l’extérieur de Montréal puisque nous voulons nous positionner comme un organisme à l’écoute des femmes en situation de handicap de toutes les régions du Québec.