Énumération des revendications d’Action Femmes et Handicaps en matière de santé et de parentalité
Santé :
Selon l’Enquête québécoise sur les limitations d’activités, sur un an, 34% des femmes en situation de handicap ont consulté un médecin à l’urgence et 15% ont été hospitalisées (Institut de la statistique du Québec, 2013). Environ 43% des femmes ont reçu au moins un service hospitalier comparativement à 39,5% des hommes. Selon l’étude d’AFHM, La situation, les préoccupations et les besoins des femmes handicapées au Québec : constats, obstacles et défis, plus de la moitié des répondantes disaient éprouver des difficultés d’accès à des examens gynécologie ou à la mammographie.
- Nous observons :
Une méconnaissance des différents handicaps et des problématiques qui y sont liées de la part du personnel médical.
Par exemple : Les femmes en situation de handicap ne sont pas écoutées par le personnel et leurs propos ne sont pas pris en compte ; Nous voulons : Qu’un programme de formation sur les bonnes pratiques soit développé en partenariat avec les organismes intéressés, dont les centres de réadaptation, pour former le personnel médical. - Nous observons :
De longs délais d’attente pour recevoir des services de santé et de réadaptation.Par exemple : Des femmes en situation de handicap attendent près d’un an pour recevoir des services de physiothérapie. Durant cette période, leurs douleurs s’accentuent, ce qui met en péril leur autonomie et leur santé
– Une femme qui a terminé sa réadaptation doit être replacée sur laliste d’attente si elle a besoin d’un service urgent et ponctuel ; Nous voulons : Que des mesures soient mises en place pour réduire les délais d’attente pour recevoir des services de santé et de réadaptation (meilleur financement, embauche de personnel). - Nous observons :
Que les aides techniques sont souvent attribuées selon des critères de participation au marché du travail.Par exemple : Actuellement, une femme malentendante n’aura pas droit à deux appareils auditifs si elle n’a pas de travail rémunéré. Nous voulons : Que les barèmes d’attribution des aides techniques discriminatoire envers les femmes qui n’ont pas de travail rémunéré soient révisés pour être élargis à toutes les femmes, et ce, peu importe la forme de leur participation sociale. - Nous observons :
Les femmes en situation de handicap perdent souvent leur autonomie et deviennent vulnérables lorsqu’elles sont hospitalisées en raison des environnements hospitaliers inadaptés.Par exemple : Une femme en fauteuil roulant qui est hospitalisée a souvent besoin d’aide additionnelle pour palier à ses limitations fonctionnelles ; Nous voulons : Que des services d’accompagnement s’adressant aux femmes en situation de handicap soient disponibles dans les hôpitaux pour pallier l’environnement inaccessible.
- 5. Nous observons :
La présence d’un proche dans l’environnement a un impact sur les heures de services à domicile allouées par le CLSC
Par exemple : Le CLSC compte sur les proches et cela a un impact sur la santé de ces derniers et nuit à l’autonomie des femmes en situation de handicap.
Nous voulons : Que les personnes soient évaluées selon leurs besoins réels et que des services de répit soient disponibles afin de soulager les proches aidants. Que des mécanismes soient mis en place pour compenser financièrement les proches aidants.
- 6. Nous observons :
Que les compressions budgétaires en soins à domicile mènent à la diminution des heures et de la qualité des services.
Par exemple : Les heures d’aide au repas dont bénéficiait une femme ayant la paralysie cérébrale passent de 14 à 5 par deux semaines.
Nous voulons : Que les services à domiciles soient adéquatement financés et que les personnes soient évaluées selon leurs besoins réels
Revendications non prioritaires en santé
Nous observons :
Que l’accessibilité universelle n’a pas été mise en oeuvre au CHUM et au CUSM. (Revendication portée par Mémo QC)
Par exemple :
- Les personnes ayant une déficience visuelle ne peuvent pas savoir quand leur tour est arrivé, car aucun signal sonore n’indique le numéro appelé
- Les personnes qui manquent de coordination ne peuvent pas insérer leur carte de la RAMQ dans le scanneur
Les personnes ayant une déficience auditive ne peuvent se faire comprendre aisément étant donné l’absence d’interprètes gestuels.
Nous voulons : Que des travaux soient entrepris pour rendre les deux hôpitaux universitaires accessibles universellement
Autres revendications inscrites dans le mémoire d’AFHM remis dans le cadre de la consultation, Ensemble pour l’égalité entre les femmes et les hommes en 2016
- Qu’un guide soit conçu sur l’accessibilité des soins pour la prévention des cancers féminins, des soins gynécologiques et obstétriques pour les femmes en situation de handicap pour former et sensibiliser les intervenants et intervenantes de la santé.
- Que prenne fin l’exclusion du paiement de certains médicaments à la Régie de l’assurance maladie du Québec.
Parentalité :
Dans l’étude d’AFHM de 2012 sur les préoccupations des femmes en situation de handicap 17,9 % des répondantes déclaraient avoir vécu une grossesse tout en ayant une situation de handicap.
- Nous observons : Le manque de soutien pour les mères en situation de handicap.
Par exemple : Aucune heure supplémentaire de services n’est attribuée à une mère en situation de handicap pour qu’elle puisse changer la couche de son bébé ou donner le bain à son enfant ;
Nous voulons : Que le soutien à la parentalité fasse partie intégrante de l’offre de services de soutien à domicile. - Nous observons :
L’idée véhiculée dans la société que les femmes en situation de handicap sont incapables de prendre soin d’un enfant et de l’éduquer.
Par exemple : Près de 16% des répondantes de l’étude d’AFHM disent avoir été dissuadées d’avoir des enfants ;
Nous voulons : Que le réseau de la santé et des services sociaux reconnaisse aux femmes en situation de handicap le droit d’être mères et qu’il leur offre les services nécessaires à l’exercice de leur parentalité. - Nous observons :
Les équipements des cliniques et des départements de maternité ne sont pas adaptés aux besoins des mères en situation de handicap.
Par exemple : Une femme qui vient d’accoucher a de la difficulté à prendre soin de son bébé pendant son séjour à l’hôpital, car la bassinette n’est pas adaptée.
Nous voulons : Que des recherches soient entreprises pour que les équipements des cliniques et des départements de maternité soient adaptés - Nous observons :
L’inaccessibilité de la société en général est une entrave à l’exercice du rôle de mère pour les femmes en situation de handicap.
Par exemple : Mauvaise adaptation des logements et des équipements qui nuit à l’exercice de la parentalité.
Nous voulons :
– Que le PAD tienne compte des besoins des mères en situation de handicap.
– Que de l’équipement adapté soit disponible pour répondre aux besoins des mères en situation de handicap. - Nous observons :
Le manque d’adaptation du service de transport adapté aux réalités des mères qui doivent se déplacer.
Par exemple :
– Des mères en situation de handicap se voient refuser l’accès au transport adapté lorsqu’elles sont accompagnées de leur jeune enfant.
– Mauvaises adéquatement entre le moment du débarquement et de l’embarquement à la garderie.
Nous voulons : Qu’une politique claire favorisant les déplacements des familles avec des enfants de 0 à 5 ans soit adoptée et qu’elle soit communiquée aux chauffeurs de taxi et aux employés des services de transport
6. Nous observons :
L’inaccessibilité des services de garde et des écoles. Ce qui restreint l’exercice des responsabilités parentales des femmes en situation de handicap.
Par exemple :
Des mères en situation de handicap ne peuvent pas aller porter et chercher leur enfant à la garderie. Des mères en situation de handicap ne peuvent pas aller rencontrer les professeurs ou l’éducatrice de leur enfant.
Nous voulons :Qu’un lieu soit accessible dans le bâtiment pour que les mères puissent aller rencontrer l’enseignant ou l’éducatrice de leur enfant.
Autres revendications :
- Qu’un programme de sensibilisation sur les bonnes pratiques soit développé en partenariat avec les organismes intéressés, dont les centres de réadaptation, pour former le personnel médical à l’accueil des mères présentant différents handicaps.
- Que les règles des programmes de procréation assistée et d’adoption soient assouplies pour éliminer les sources de discrimination directes et indirectes afin que les femmes en situation de handicap puissent y accéder.