Partager
PUBLIÉ LE 28 Mar 2023

Violence et femmes en situation de handicap : où en sommes-nous avec l’accessibilité des ressources d’aide ?

Le 10 mars nous tenions un atelier ayant pour titre « Violence et femmes en situation de handicap : où en sommes-nous avec l’accessibilité des ressources d’aide ? »

Nous avons ouvert l’atelier avec une présentation très éclairante d’Isabelle Boisvert, doctorante en psychologie qui explique l’importance du vécu subjectif des femmes en situation de handicap en lien avec les violences vécues dans les sphères publiques et privées.  Susceptibles d’être sujettes à des violences sévères ou subtiles, provenant de leurs proches aidants, du système médical ou de membres de leur famille, les femmes en situation de handicap doivent raconter leurs histoires à tout prix pour que l’on comprenne l’étendue de ce qu’elles vivent. Et pour les femmes elles-mêmes, c’est la clé pour qu’elles comprennent leur vécu et un moyen de mettre fin à des cycles qui se répètent. La narration est aussi un moyen de créer des liens et de se solidariser.

Louise Lafortune du Regroupement des maisons d’hébergement en violence conjugale fait un compte rendu du projet d’accessibilité adopté par le regroupement. Un sondage réalisé auprès des maisons auquel 32 maisons ont répondu (sur 44) met en évidence que la volonté est là et que des pas ont été faits au niveau de l’accessibilité physique, mais que beaucoup de travail reste quant à l’accessibilité des services et la formation des intervenantes. 

Linda Gauthier du RAPLIQ (@RAPLIQ) a plutôt mis en évidence que même l’accessibilité physique des maisons d’hébergement laisse à désirer et que pour les femmes en situation de handicap nécessitant, par exemple, une chaise motorisée, bien peu de possibilités d’hébergements existent. Elle souligne que certaines femmes se font refuser l’hébergement à cause de ce manque d’accessibilité et se retrouvent sans solution pour se sortir de situations possiblement dangereuses pour leur vie. Elle souligne que le RAPLIQ a aidé des femmes à porter plainte auprès de la Commission des droits de la personne.

Des intervenantes de maisons qui assistaient en mode hybride ont été interpellées et ont tenu à déclarer qu’aucune femme ne se voit refuser l’hébergement.

De cette discussion émane la nécessité de ne pas travailler en silo, mais solidairement et d’impliquer les femmes en situation de handicap dans les évaluations d’accessibilité.

Marie-Sophie Picard de la Maison La Débrouille de Rimouski témoigne de l’acharnement que l’équipe de la Maison a mis pour devenir accessible à tout point de vue et souligne à quel point c’est un travail à faire avec en collaboration avec des paliers gouvernementaux, des associés dans la communauté et les femmes en situation de handicap elles-mêmes. Et ce à partir du moment où les femmes ont besoin de quitter le lieu d’abus jusqu’au moment où elles cherchent un logement.

Amina Hammache nous a expliqué que toute la démarche du CALACS de-l’ouest-de-l’île est basé sur une approche féministe intersectionnelle pour bien comprendre les différences et les particularités des vécus des femmes qui viennent chercher de l’aide au CALACS. Le comité diversité du CALACS avait pour mandat de rendre plus accessibles les services pour les femmes en situation de handicap. L’équipe a également produit une série de webinaires qui sert à la formation du personnel parce qu’il est évident que l’accessibilité n’est pas que physique.

Merci à Marie-Ève Desroches pour la prise de notes et à Sophie Coulombe pour modérer la discussion.

Envie de faire la différence ?

Contactez-nous pour en savoir plus ou inscrivez-vous à notre infolettre pour rester à jour avec nos initiatives et événements !

N’hésitez pas à suivre notre page Facebook, pour être avisé.e.s de l’évolution de notre programmation. Ce lien vers un autre site ouvre une nouvelle fenêtre. 

Retour en haut